Les épidémies à Saint-Vaast au XIXe siècle

Contrer la propagation de la pandémie COVID-19 et l’éradiquer en France dans les délais les plus courts possibles a conduit notre Gouvernement à prendre des mesures exceptionnelles de confinement.

Dans ces circonstances inédites, l’équipe dirigeante de LPMH continue, selon des modes appropriés, de travailler sur les actions qui pourraient être mises en œuvre dès que la situation sanitaire et économique permettra de retrouver une liberté d’action.

En attendant, et même si cela ne concerne pas directement le fort de la Hougue, prenons un instant pour nous souvenir qu’au cours du XIXe siècle, il y eut plusieurs graves épidémies qui n’épargnèrent pas notre commune de Saint-Vaast la Hougue.

Les plus dramatiques furent celles du choléra qui eurent lieu entre 1817 et 1860, puis entre 1865 et 1917. La première épidémie de choléra frappa durement la France et atteint Saint-Vaast-la-Hougue au printemps 1832. Un second épisode de choléra sévit à Saint-Vaast en 1849.

Le choléra est dû à une bactérie qui provoque des diarrhées brutales menant à une sévère déshydratation. Il est très contagieux et conduit souvent à la mort. Connu dès l’Antiquité, le choléra s’est développé au XIXe du fait des conquêtes coloniales et du développement des moyens de transport. Réapparu en 1826 à Calcutta, il avait gagné la Russie en 1830, Berlin en 1831, les îles Britanniques en février 1832, et Paris en mars 1832.

De mars à septembre 1832, le choléra tua de nombreux habitants de la capitale. Parmi les victimes on compte le président du Conseil en exercice Casimir Périer, le mathématicien Sadi Carnot, ou l’égyptologue Jean-François Champollion. En France, l’épidémie s’acheva en octobre de la même année. Le roi déchu Charles X, en exil en Autriche, mourut aussi de cette épidémie. 

On parla alors de pandémie puisque la souche bactérienne arriva au Québec par des immigrants irlandais. Puis s’étendit en Ontario, en Nouvelle-Écosse, puis aux États-Unis par Détroit et New York. La bactérie atteint l’Amérique du Sud en 1833 où elle fit là encore des milliers de victimes.

A Saint-Vaast-la-Hougue, on dénombra environ 200 victimes au cours de l’été 1832. L’épidémie s’arrêta cependant rapidement et pour rendre grâce à Dieu on érigea alors le calvaire de la rue Grande (actuelle rue du maréchal Foch).

calvaire Saint Vaast la Hougue
Calvaire érigé rue Grande (rue du Maréchal Foch de nos jours) à la fin de l’épidémie de choléra de 1832.

IIl y eut une nouvelle épidémie de choléra en 1849 qui fit 31 victimes à Saint-Vaast. Pour invoquer la protection de la Sainte Vierge, on fit alors ériger un oratoire dédié à Notre-Dame de Bon-Secours, à la croisée de la rue Auguste Varette et de la rue de Morsalines. On s’y rendait pour la « procession du choléra » le dernier dimanche d’août.

Saint-Vaast calvaire Isamberville choléra
Oratoire à la Sainte-Vierge érigé à la suite de l’épidémie de choléra de 1849. Il remplaçait un antique calvaire nommé « Croix Marigni ».
oratoire ND de Bon-Secours Saint Vaast
Cet oratoire fut détruit lors du bombardement allemand accidentel du 21 avril 1941.

Nos espoirs sont bien sûr tournés vers une sortie de l’actuelle crise sanitaire la plus rapide possible, avec un nombre de victimes le moins élevé possible. En attendant nos pensées vont vers celles et ceux qui souffrent, celles et ceux qui les soignent, celles et ceux qui assurent la continuité des fonctions régaliennes et économiques de notre Pays. Qu’ils soient assurés de notre compassion, de nos encouragements… et de notre soutien en nous conformant strictement aux règles du confinement. Dans quelques courtes semaines, une deuxième lettre d’information sera diffusée aux adhérents de LPMH. Elle viendra brosser un point de situation plus précis sur les dossiers en cours.